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CI/CD : Les erreurs les plus courantes et comment les éviter

L’intégration continue (CI) et le déploiement continu (CD) font aujourd’hui partie des piliers de la transformation DevOps. 

Ces pratiques permettent d’accélérer les cycles de développement, de réduire les erreurs humaines et d’assurer une mise en production fluide.

Cependant, malgré les avantages indéniables du CI/CD, de nombreuses équipes commettent des erreurs qui compromettent leur efficacité et leur fiabilité. 

Dans cet article, nous passons en revue les erreurs les plus courantes en CI/CD — et surtout comment les éviter pour tirer pleinement parti de votre pipeline.

1. Négliger la qualité du code avant l’intégration

L’un des fondements du CI/CD repose sur l’intégration fréquente du code dans une base commune. Pourtant, beaucoup d’équipes oublient une règle essentielle : un code défectueux reste défectueux, même intégré rapidement.

Erreur :

Ne pas mettre en place de revues de code systématiques ou d’analyses statiques avant la fusion dans la branche principale.

Comment l’éviter :

  • Mettez en place des revues de code obligatoires avant chaque fusion.
  • Utilisez des outils d’analyse statique comme SonarQube ou ESLint pour détecter automatiquement les erreurs et mauvaises pratiques.
  • Intégrez des tests unitaires automatisés dans le pipeline pour garantir la stabilité du code.

Astuce : un code mal validé en amont peut coûter des heures de débogage en aval. L’automatisation doit renforcer la qualité, pas la contourner.

2. Absence de tests automatisés ou tests incomplets

Les tests sont le cœur du CI/CD. Sans eux, votre pipeline n’est qu’une succession de scripts sans garantie de fiabilité.

Erreur :

Se contenter de tests manuels ou partiels, voire les ignorer pour “gagner du temps”.

Comment l’éviter :

  • Adoptez une stratégie de tests multiniveaux : unitaires, d’intégration, de performance et de sécurité.
  • Automatisez les tests avec des frameworks adaptés : JUnit, Cypress, PyTest, Jest, Postman CLI, etc.
  • Mettez en place des tests de régression pour éviter qu’une modification casse une fonctionnalité existante.

Rappel : plus un bug est détecté tard, plus il coûte cher à corriger.
Investir dans l’automatisation des tests, c’est investir dans la stabilité à long terme.

3. Pipelines CI/CD trop complexes ou mal structurés

La simplicité est souvent synonyme de robustesse. Un pipeline CI/CD mal organisé, comportant trop d’étapes manuelles ou des dépendances inutiles, devient difficile à maintenir.

Erreur :

Multiplier les scripts personnalisés, les outils hétérogènes et les configurations locales.

Comment l’éviter :

  • Standardisez vos pipelines : utilisez des templates YAML clairs et réutilisables.
  • Documentez chaque étape du pipeline pour faciliter la maintenance.
  • Favorisez des outils CI/CD cohérents comme GitLab CI, GitHub Actions, Jenkins ou CircleCI.
  • Surveillez le temps d’exécution et les goulets d’étranglement pour optimiser les performances.

Bon réflexe : un pipeline efficace doit être lisible, versionné et reproductible sur tout environnement.

4. Mauvaise gestion des environnements

Un autre problème fréquent réside dans la non-uniformité entre les environnements de développement, de test et de production.

Erreur :

Tester sur un environnement différent de celui de la production, entraînant des erreurs “non reproductibles” lors du déploiement.

Comment l’éviter :

  • Utilisez la conteneurisation (Docker) pour assurer une cohérence entre les environnements.
  • Définissez vos environnements via des fichiers de configuration (ex. : Docker Compose, Helm Charts).
  • Automatisez la création d’environnements éphémères pour chaque branche ou fonctionnalité.

Leçon : “ça marche sur ma machine” ne doit plus exister.
Un bon pipeline CI/CD élimine cette phrase définitivement.

5. Manque de visibilité et de surveillance du pipeline

Une fois votre pipeline en place, il ne suffit pas qu’il “fonctionne”. Il faut qu’il soit observable, mesurable et traçable.

Erreur :

Ne pas suivre les métriques clés ou ignorer les alertes en cas d’échec de build ou de déploiement.

Comment l’éviter :

  • Intégrez des outils de monitoring et d’alerte comme Prometheus, Grafana, Datadog ou ELK Stack.
  • Définissez des indicateurs clés (taux de réussite des builds, temps moyen de déploiement, fréquence de livraison).
  • Activez les notifications automatiques sur Slack, Teams ou email pour informer l’équipe en cas de problème.

Astuce : la visibilité est la clé pour anticiper les pannes et optimiser en continu vos pipelines.

6. Ignorer la sécurité (DevSecOps)

La sécurité n’est pas un ajout final au processus CI/CD : elle en fait partie intégrante.
Ignorer cet aspect revient à livrer du code rapide, mais potentiellement vulnérable.

Erreur :

Ne pas scanner le code, les dépendances ou les images Docker avant la mise en production.

Comment l’éviter :

  • Intégrez des scanners de vulnérabilités (Trivy, Snyk, OWASP Dependency-Check).
  • Mettez en place des tests de sécurité automatisés dans le pipeline.
  • Vérifiez la conformité des secrets et clés API à travers des outils comme HashiCorp Vault ou GitGuardian.

En résumé : un pipeline CI/CD moderne doit aussi être un pipeline CI/CD/CS — incluant la sécurité à chaque étape.

7. Absence de feedback ou de culture d’amélioration continue

Un pipeline CI/CD ne doit pas être figé. Il doit évoluer selon les besoins, les retours d’expérience et les nouveaux outils disponibles.

Erreur :

Lancer le pipeline et ne jamais le remettre en question.

Comment l’éviter :

  • Organisez des revues régulières de pipeline pour identifier les points d’amélioration.
  • Recueillez le feedback des développeurs et des ops.
  • Automatisez la génération de rapports post-déploiement pour mesurer l’impact des changements.

Culture DevOps : l’amélioration continue n’est pas un objectif ponctuel, c’est un état d’esprit.

8. Déploiement manuel ou semi-automatisé

Certaines équipes hésitent encore à automatiser complètement la phase CD, craignant une perte de contrôle. Pourtant, les déploiements manuels sont une source d’erreurs, de lenteurs et d’incohérences.

Erreur :

Maintenir un déploiement manuel “pour vérifier avant de livrer”.

Comment l’éviter :

  • Configurez des workflows de déploiement automatique après validation des tests.
  • Utilisez des outils comme Argo CD ou Spinnaker pour gérer les déploiements progressifs (blue/green, canary).
  • Conservez une étape de validation manuelle uniquement si elle apporte une réelle valeur (ex. déploiement critique).

Règle d’or : tout ce qui peut être automatisé doit l’être. Le contrôle humain doit être une vérification, pas une dépendance.

9. Mauvaise gestion des secrets et des variables d’environnement

Les clés API, jetons d’accès et mots de passe sont souvent négligés lors de la configuration CI/CD — parfois même stockés en clair dans le code.

Erreur :

Commettre des secrets dans le dépôt Git ou les fichiers de configuration.

Comment l’éviter :

  • Centralisez les secrets avec HashiCorp Vault, AWS Secrets Manager ou Azure Key Vault.
  • Utilisez des variables d’environnement chiffrées dans vos pipelines.
  • Configurez des audits réguliers pour détecter les secrets exposés.

Rappel : un seul secret exposé peut compromettre tout un système. La sécurité commence dans le pipeline.

10. Ne pas mesurer la performance du pipeline

Un pipeline CI/CD lent devient rapidement un frein à la productivité. Pourtant, beaucoup d’équipes ne mesurent jamais la performance de leurs pipelines.

Erreur :

Accepter des builds qui prennent des heures sans chercher à comprendre pourquoi.

Comment l’éviter :

  • Analysez le temps d’exécution de chaque étape.
  • Cachez les dépendances et parallélisez les tâches pour accélérer le processus.
  • Utilisez des pipelines distribués ou des agents de build dynamiques selon la charge.

Bénéfice : un pipeline optimisé rend vos livraisons plus rapides, vos équipes plus agiles et vos utilisateurs plus satisfaits.